"Cool Zone" a été écrite en partant de la photo ci-jointe et avec un ami, nous nous étions mis, la contrainte en plus d'écrire sur une bande son.

J'ai pris un très grand plaisir à écrire ce texte dont je vous donne ici un petit extrait.

La musique a permis de donner naissance à des images et à mettre du rythme au texte.

 

 

 

COOL ZONE 

 

 

 

 

 

 

 

 

extrait

 

 

 

 

 

Au-dessus du fronton une inscription:

COOL ZONE”

J’ai entendu sa voix.“Tu es comme moi.”

Non, non, je me retourne, je cours, je cours….La lumière rouge clignote devant mes yeux. Je me lève en tremblant, les yeux fuyants. Je refuse. Un haut-le-cœur me prend, quelques gouttes de sueur, la chaleur dans tout mon corps. La fièvre. C’est trop.

Je retourne dans mon box chancelant. des images et des images dans ma tête. Que faire pour que tout s’arrête ?

 

Pilule après pilule.

Je ne suis pas descendu au sous-sol ce week-end là. Et si c'était lui que je rencontrais parmi les ombres ? Et si c’était lui que je prenais dans ma bouche ? Et si c’était sa peau que je léchais, son corps qui se retrouvait dans le mien ? Et si ce n’était pas lui ? Si, jamais il ne revenait ?

 

J’ai passé deux jours hébété au complexe sportif à tirer de toutes mes forces sur des muscles inconnus. J’ai plongé dans l’eau bleue javellisée et j’ai nagé, nagé en essayant d’épuiser ce corps et mon intérieur qui se rebellait à chaque seconde.Mais j’avais beau m’enfoncer au fond de l’eau, ses yeux dorés me pénétraient, l’air me sifflait au visage, les pores de ma peau s’ouvraient, l’éclat du soleil m’éclaboussait, j’entendais la profondeur de sa voix.

 

Le dernier soir, j’ai tenté un ultime effort. J’ai voulu être le plus fort. Je n’ai pas pris la pilule blanche.

Cette nuit-là, sa tête était posée entre mes cuisses, ma main dans la masse de ses cheveux, l’autre sur sa nuque, c’était un moment si doux, si doux. Il a relevé la tête et j’ai été happé dans son regard jusqu’au fond de mes abîmes, jusqu’à un point inatteignable, aux confins d’un univers d’une pureté inimaginable. A la lisière du creux du monde, du centre.

Au matin, j’ai endossé ce souvenir en passant mon uniforme, emporté comme un fil le long du couloir, un fil où j’avais étendu toutes mes certitudes, un fil pour rejoindre un monde d’équilibriste.

J’avais décidé coûte que coûte de prendre ce chemin de traverse.