Un jour j'écrirai mon évangile.
Mais qui va me croire ? Je me demande.

On se gausse de moi. On me considère comme le saint fanfaron incapable d'exaucer les prières.

Seul, Jésus avait pour moi de la considération.
Lui, savait.
Lui, m'aimait.
"Toi, qui voit le monde des petits derrière le voile translucide du réel, garde pour toi ces choses que peu peuvent entendre, voir ou toucher." Me disait-il.

Alors, je navigue entre les herbes hautes, me lave le visage dans une goutte de rosée. Je me repose sur le pont des arcs en ciel.
Je vous regarde et je ris de vos histoires, petites fourmis courbées sur vos iPhones où les mains dans vos vidanges.

Parfois, je vous lance une plume.
Peu la remarque. Certains, plus illuminés, lèvent les yeux au ciel, sourient et s'exclament : "oh ! Un ange ! ". Je leur envoie des baisers.

Un jour j'écrirai mon évangile du monde qui vibre à vos côtés. Celui dont vous n'apercevez que des bribes.

Vous vous échinez à construire des cathédrales et des mosquées, à tenter d'enfermer vos petites vérités sous la pierre. Vous allez même jusqu'à vous entretuer, pauvres bêtes !
Encore que les bêtes, elles savent !
Et oui, bande de greluchons ! Vaches et cochons ont bien plus accès à la vérité que vos prêtres et vos imams !

Un jour, j'écrirai mon évangile sous le tilleul dans lequel je vis.
En attendant, je me prélasse au soleil à l'abri d'une feuille de cannabis.

 Dieu sait qu'on vous en à envoyé des messagers pour vous dire de vous aimer, de ne vous préoccuper de rien, de vivre l'instant.
Foi de St Glinglin ! Illusion !
Trimons ! Guerroyons ! Capitalisons ! Broyons ! Détruisons ! Accaparons ! Haïssons ! Enfermons-nous dans nos tours infernales, gravons les paroles des anges dans la pierre pour leur ôter toute magie et transformons les en dogmes, en jugements ? Emprisonnons les corps et les âmes !